Lors de la révélation des plans pour la réhabilitation de la tour Bretagne, les termes employés ne manquaient pas d’enthousiasme et d’ambition. Située au cœur de Nantes, cette structure emblématique de 144 mètres de hauteur, qui a dominé le paysage urbain depuis son inauguration en 1976, se prépare à entrer dans une nouvelle ère. Le Groupe Giboire, détenant la majorité de l’immeuble, a officialisé en novembre son projet de transformation, après une période de quatre ans durant laquelle la tour est restée inoccupée, principalement en raison de la contamination par l’amiante. Ce projet représente un véritable défi pour cette entreprise familiale, qui s’est lancée dans une aventure à la fois longue, complexe et risquée.
La tour Bretagne, conçue à l’origine par l’architecte Claude Devorsine, était à sa conception une écho aux gratte-ciel américains, symbolisant l’innovation et la modernité. Cependant, la présence omniprésente d’amiante dans sa structure a contraint à un vide de ses occupants, en attente d’une réhabilitation nécessaire. Aujourd’hui, après des années d’immobilisme amplifiées par une crise sanitaire mondiale, le projet de rénovation prend forme, avec un début de désamiantage prévu pour mi-2025. Cette étape permettra ensuite de repenser entièrement l’immeuble, qui va se métamorphoser en une tour résidentielle offrant environ 200 logements, du studio au cinq pièces.
Le projet ne se limite pas à une simple transformation esthétique ou fonctionnelle; il intègre une dimension écologique et sociale remarquable. La future tour Bretagne accueillera un hôtel 4 étoiles, un restaurant, des bureaux et espaces de coworking, ainsi qu’un espace dédié à l’économie sociale et solidaire géré par l’association Les Ecossolies. De plus, un lieu culturel, géré par l’Agence Culturelle Bretonne, viendra enrichir l’offre, témoignant de l’identité bretonne de Nantes. Cette réhabilitation envisage également l’intégration de solutions durables, comme la récupération des eaux de pluie, l’utilisation de matériaux biosourcés et le recours à des énergies renouvelables, positionnant la tour comme un modèle d’efficacité énergétique et de respect de l’environnement.
Le renouveau de la tour Bretagne s’annonce comme un projet sans précédent en France, selon François Giboire, directeur général du Groupe Giboire. La structure existante sera conservée, permettant une économie significative en termes d’émissions de carbone, tout en réduisant l’espace dédié aux voitures au profit de déplacements plus doux. La transformation envisagée promet de redonner à la tour son statut d’icône de la ville de Nantes, avec une façade claire en aluminium recyclé qui changera d’aspect selon la lumière du soleil. Ce projet ambitieux, estimé à 135 millions d’euros, devrait aboutir à sa livraison en 2029, marquant ainsi une nouvelle page dans l’histoire de la ville. Cette réhabilitation est un témoignage de l’engagement de la ville et des acteurs impliqués vers un avenir plus durable et inclusif, où l’architecture joue un rôle clé dans le tissu urbain et social.