Urgences nocturnes en Loire-Atlantique: guide de la nouvelle organisation

En Loire-Atlantique, une nouvelle mesure de régulation des urgences va être mise en place à partir du 13 janvier 2025, et ce, jusqu’au 24 février de la même année. Cette initiative, concernant à la fois les services publics et privés de santé, prévoit de réguler l’accès aux urgences de 20h à 8h, chaque jour de la semaine. L’objectif principal de cette démarche est de désengorger les services d’urgence pendant la période hivernale, souvent synonyme d’afflux massif de patients.

Régulation nocturne des urgences: une mesure nécessaire

Depuis quelque temps, les hôpitaux de Loire-Atlantique se trouvent contraints d’activer le « plan blanc », permettant une mobilisation immédiate de tous les moyens disponibles en cas d’arrivée massive de patients. Cette situation de tension dans les centres hospitaliers a mené les autorités sanitaires à adopter une régulation nocturne de l’accès aux urgences. Cette mesure s’appliquera à divers services d’urgence, qu’ils soient pour adultes, enfants, ou à caractère psychiatrique, dans l’ensemble des établissements du département. L’initiative stipule qu’en dehors des situations d’urgence vitale, les patients devront contacter le 15 avant de se rendre aux urgences durant les heures de régulation.

Une orientation plus efficace des patients

Le Dr Marie-Paul Clotteau, chef du pôle Urgences – Réanimation et Soins Techniques du CH Saint-Nazaire, souligne que cette mesure vise avant tout à améliorer la prise en charge des patients. En effet, une part significative des individus se présentant aux urgences n’ont pas préalablement consulté un médecin et ne nécessitent pas toujours une prise en charge immédiate. Cette régulation nocturne permettra donc de réorienter efficacement les patients vers la structure de santé la plus adaptée à leur situation. Cette démarche assure non seulement une meilleure gestion des ressources hospitalières mais aussi une prise en charge optimisée pour les patients réellement en situation d’urgence.

Des exceptions à la règle

Il est important de noter que certains cas d’urgence vitale ou de blessures graves seront toujours pris en charge sans restriction. De même, les personnes ne parlant pas bien le français, les mineurs non accompagnés, les sans domicile fixe, ou encore les personnes en détresse psychiatrique bénéficieront d’un accueil adapté. Cette flexibilité témoigne de la volonté des autorités de ne pas pénaliser les individus en réelle nécessité, tout en régulant efficacement l’accès aux urgences.

Une expérience déjà testée en Vendée

Cette initiative de régulation n’est pas une première en France. En Vendée, une organisation similaire est en place depuis deux ans, et selon le Dr Joël Jenvrin, la population s’est bien adaptée à ce système. La collaboration avec la médecine de ville, notamment sur le pays d’Ancenis, montre que la réorientation des patients via le 15 est un processus qui fonctionne bien, rassurant pour les patients et efficient en termes de gestion des urgences.

Renforcement de l’organisation et des recrutements

Pour faire face à cette nouvelle mesure, une organisation renforcée a été mise en place, notamment avec le recrutement d’assistants de régulation médicale supplémentaires. Ces professionnels sont essentiels pour évaluer le degré d’urgence des appels et orienter correctement les patients. Cette stratégie vise à améliorer l’accueil et la prise en charge des appels, garantissant ainsi un accès aux soins plus fluide et mieux adapté à chaque situation.

En réaction à ces mesures, certains acteurs du secteur de la santé expriment leur inquiétude et appellent à un rassemblement pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des « solutions dégradées ». Cependant, ces initiatives soulignent la nécessité de trouver des solutions innovantes et adaptées pour faire face à l’afflux de patients dans les services d’urgence, notamment pendant les périodes de forte demande.