Nantes continue d’attirer chaque année de nouveaux habitants, séduits par son dynamisme économique et sa qualité de vie. Mais derrière cette attractivité, les loyers grimpent et certains quartiers deviennent inaccessibles pour les jeunes actifs et les étudiants. Le prix moyen du mètre carré à la location atteint désormais 14 €/m² avec de fortes disparités entre le centre-ville, l’île de Nantes ou les quartiers périphériques. Voici un panorama complet du marché locatif nantais.
Le niveau de loyer à Nantes varie fortement selon la taille du logement. Sans surprise, les petites surfaces restent les plus chères au mètre carré, car la demande étudiante et celle des jeunes actifs y est particulièrement forte. À l’inverse, les grands appartements affichent un prix au mètre carré plus bas, mais un montant global plus élevé.
Type de logement | Loyer moyen | Surface | Estimation |
---|---|---|---|
Studio / T1 | 14,8 €/m² | 20 m² | ~300 à 500 € |
T2 | 12,5 €/m² | 40 m² | ~500 € |
T3 | 10,7 €/m² | 60 m² | ~650 € |
T4 et + | 9,8 €/m² | 80 m² | ~780 € |
Les studios et T1 se situent autour de 14,8 €/m² avec une surface moyenne de 20 m², soit un loyer mensuel compris entre 300 et 500 € selon le quartier et l’état du bien. Ces logements sont très prisés autour du centre-ville, de l’île de Nantes ou des secteurs proches des universités.
Les T2 constituent la typologie la plus recherchée à Nantes car il représentent un bon compromis entre surface et budget. Leur loyer moyen s’établit à 12,5 €/m², pour une surface d’environ 40 m², soit un loyer mensuel proche de 500 €. C’est le format le plus présent sur le marché locatif nantais.
Les T3 et T4+ affichent un prix au mètre carré plus raisonnable autour de 10 à 11 €/m², mais le coût total reste conséquent : entre 700 et 1 000 € par mois pour un logement familial de 60 à 80 m². Ces biens sont davantage recherchés par les ménages installés ou les colocations dans les quartiers résidentiels comme Doulon, Zola ou Saint-Félix.
Les quartiers les plus chers et les plus abordables
Le marché locatif nantais se caractérise par des écarts notables entre le centre et la périphérie. Le centre-ville demeure la zone la plus onéreuse avec des loyers oscillant entre 15 et 16 €/m². Les secteurs de Graslin, Saint-Félix et Guist’hau concentrent une forte demande grâce à leur proximité avec les commerces, les écoles supérieures et les transports. Dans ces quartiers historiques, un T2 de 40 m² dépasse souvent 600 € par mois et les studios se louent parfois plus de 500 €.
Quartier / Secteur | Loyer moyen (€/m²) | Profil dominant |
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Centre-Ville / Graslin / Guist’hau | 15 à 16 € | Étudiants, actifs, cadres |
Saint-Félix / Hauts-Pavés | 15 € | Familial, résidentiel |
Île de Nantes | 13 à 14 € | Jeunes actifs |
Chantenay / Bottière-Chénaie | 13 à 14 € | Mixte, calme |
Doulon / Boissière / Bellevue | 11 à 12 € | Familial, périphérique |
L’Île de Nantes en pleine transformation urbaine affiche un niveau intermédiaire à 13–14 €/m². Ce secteur attire de nombreux jeunes actifs grâce à ses logements récents, ses infrastructures modernes et son accès rapide au centre. Des quartiers résidentiels comme Chantenay ou la Bottière offrent des loyers similaires, tout en bénéficiant d’un cadre plus calme et familial.
À l’opposé, les zones situées à l’est et au nord de la ville, comme Doulon, Boissière ou Bellevue restent parmi les plus accessibles avec des loyers moyens entre 11 et 12 €/m². Ces secteurs composés d’immeubles des années 70-80 ou de pavillons proposent des surfaces plus généreuses pour un budget modéré mais sont légèrement moins bien desservis par les transports en commun rapides.
Une hausse de plus de 20 % en cinq ans à Nantes
En l’espace de cinq ans, Nantes a vu ses loyers s’envoler à un rythme soutenu, reflet de son attractivité croissante et de la pression exercée sur le marché locatif. En 2019, le prix moyen d’un logement s’élevait à environ 11,5 € le mètre carré. Aujourd’hui, il atteint désormais près de 14 € soit une hausse de plus de 20 %. Cette progression constante place la métropole ligérienne parmi les villes les plus chères de l’Ouest aux côtés de Bordeaux et Rennes.
Année | Loyer moyen (€/m²) | Variation annuelle | Contexte |
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2019 | 11,5 € | — | Marché dynamique, forte demande étudiante |
2020 | 12,0 € | +4,3 % | Stabilité relative malgré la crise sanitaire |
2021 | 12,6 € | +5,0 % | Relance économique, essor du télétravail |
2023 | 13,4 € | +3,5 % | Tension accrue, rareté du parc ancien |
2025 | 14,0 € | +2,5 % | Stabilisation haute, effets ZFE et DPE |
Cette inflation ne doit rien au hasard. La population étudiante exerce une pression considérable sur les petites surfaces. L’Université de Nantes, Audencia, l’École Centrale et l’écosystème de la French Tech attirent chaque année plusieurs milliers d’étudiants, chercheurs et jeunes actifs. Dans le même temps, le développement du secteur numérique et la multiplication des emplois qualifiés dans les quartiers d’affaires comme Euronantes renforcent la demande pour des logements modernes, bien situés et connectés aux transports.
En parallèle, l’offre peine à suivre. Le parc ancien se vide peu à peu de ses logements disponibles contraint par les nouvelles réglementations thermiques et la future Zone à Faibles Émissions (ZFE) qui transforme en profondeur la mobilité urbaine. Les propriétaires hésitent à investir dans des rénovations lourdes, tandis que certains préfèrent orienter leur bien vers la location courte durée.
Depuis 2023, quelques signes d’essoufflement apparaissent pourtant. La hausse des taux d’intérêt ralentit les acquisitions locatives, tandis que la baisse du nombre de relocations meublées (conséquence directe des contraintes fiscales et énergétiques) limite la spéculation. Ces ajustements freinent légèrement la progression des prix, sans toutefois inverser la tendance.
Le marché nantais semble désormais entrer dans une phase de stabilisation haute : les loyers ne flambent plus, mais demeurent élevés, portés par une attractivité urbaine qui ne se dément pas. À moyen terme, seule une augmentation significative du parc locatif ou une redistribution de la demande vers la première couronne pourrait apaiser durablement la tension sur le logement à Nantes.
Nantes face aux autres grandes villes françaises
À l’échelle nationale, Nantes continue de se distinguer comme l’une des métropoles les plus attractives de France… mais aussi l’une des plus sous tension sur le plan locatif. En 2025, le loyer moyen dans la Cité des Ducs s’élève à environ 14 € par mètre carré, soit un niveau comparable à celui observé à Rennes (13,5 €/m²), mais nettement inférieur à celui de Bordeaux (17 €/m²) ou Lyon (18 €/m²). Cette position intermédiaire reflète un équilibre fragile entre dynamisme économique et accessibilité résidentielle.
Ville | Loyer moyen (€/m²) | Rang national | Tendance |
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Paris | 28,5 € | 1ᵉʳ | Stable |
Lyon | 18,0 € | 2ᵉ | +2 % |
Bordeaux | 17,0 € | 3ᵉ | +3 % |
Nice | 16,5 € | 4ᵉ | +4 % |
Montpellier | 15,0 € | 5ᵉ | +5 % |
Nantes | 14,0 € | 6ᵉ | +2,5 % |
Rennes | 13,5 € | 7ᵉ | +3 % |
Lille | 13,0 € | 8ᵉ | +1,5 % |
Toulouse | 12,8 € | 9ᵉ | +2 % |
Strasbourg | 12,3 € | 10ᵉ | +1 % |
Dans le classement national des loyers, Nantes se situe désormais au 6ᵉ rang, derrière Paris, Lyon, Bordeaux, Nice et Montpellier, mais devant Toulouse, Rennes et Lille. La métropole ligérienne n’est plus perçue comme une ville abordable, même si elle conserve un rapport qualité-prix plus équilibré : des loyers élevés, certes, mais compensés par une offre culturelle riche, un bassin d’emploi dynamique et une qualité de vie qui reste l’une des meilleures de France.
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Un marché dynamique mais sous tension
Le marché locatif nantais conserve toute sa vigueur, mais sous une tension palpable. Les loyers se sont stabilisés, mais à un niveau qui reste élevé pour une large partie de la population. Les petites surfaces demeurent le nerf de la guerre : leur rareté alimente une compétition féroce entre étudiants, jeunes actifs et nouveaux arrivants séduits par l’attractivité économique de la métropole.
Les prochains mois pourraient toutefois amorcer une recomposition en profondeur du parc locatif. La mise en œuvre progressive des rénovations énergétiques obligatoires va contraindre de nombreux propriétaires à rénover ou à retirer temporairement leurs biens du marché, tandis que la réglementation sur les meublés touristiques vise à limiter la spéculation et à libérer davantage de logements permanents. Ces ajustements pourraient contribuer à rééquilibrer l’offre à moyen terme, sans pour autant faire baisser les loyers de manière significative.